via entrepreneur.lesechos.fr par Paul Molga
La société a dû revoir sa stratégie pour réussir son déménagement à Aix-en-Provence. Elle consacre désormais son savoir-faire à la conquête d'abonnés sur ses sites Web.
DE NOTRE CORRESPONDANT À MARSEILLE.« On travaille autant, mais mieux. » Huit ans après avoir quitté Paris, les salariés de Cellcast Media, qui avaient alors accepté de déménager jusqu'à Aix-en-Provence (la moitié des effectifs), savourent encore leur choix. « Moins d'embouteillages, de stress et de pression, plus de temps pour soi et la famille, un environnement sans contraintes sous le soleil. Ce sont les vacances au travail », résume un des 35 employés de cet opérateur spécialisé dans la création et la monétisation d'audience Internet fixe et mobile.
Il faut dire que son directeur général, Guillaume Briche, n'est pas étranger à l'atmosphère bon enfant qui règne dans les murs. En 2002, c'est sous son impulsion que l'entreprise a changé d'horizon, « dans un moment de recherche de sens entre la vie professionnelle et personnelle » partagé par plusieurs cadres de sa génération. A seulement trois heures de Paris avec la ligne TGV qui vient de s'ouvrir, Aix-en-Provence promet l'équilibre.
Reste à organiser la mutation industrielle pour permettre le déménagement. L'entreprise est un pur produit Internet : de la matière grise, du marketing, des services et des grands comptes comme clients, avec leurs centres décisionnaires basés à Paris. Les concurrents sont nombreux, et agressifs. Nommé aux commandes, Guillaume Briche veut réorganiser le modèle autour de l'édition de services et de contenus numériques à valeur ajoutée pour le consommateur final. Pour gagner cette indépendance, il entreprend de constituer son propre catalogue de créations multimédias en nouant des partenariats et des accords de licences tous azimuts dans la musique, le cinéma et les jeux vidéo. Inutile d'être fixé à Paris. « Une fois les contrats établis, tout peut se gérer à distance », apprécie le patron.
A proximité de la Silicon Valley provençale qui a vu naître quelques-unes des plus belles start-up tricolores, la Cité des Arts n'offre pas qu'un nid douillet aux esprits créatifs. Les loyers y sont également trois fois moins chers qu'à Levallois-Perret, où l'entreprise a grandi. « En déménageant, nous avons pu mettre la différence dans les ressources humaines en embauchant une majorité de cadres, explique Guillaume Briche. Grâce à ce surcroît de compétences, toutes les fonctions nécessaires à notre activité ont pu être internalisées, du développement de sites aux outils de gestion de bases de données et de clients qui permettent de bâtir nos médias relationnels. »
Armé d'un catalogue de 145.000 titres et services, Cellcast Media compte désormais plus de 300.000 abonnés payants et près de 6 millions de visiteurs uniques chaque mois sur les sites fixes et mobiles qu'il développe pour son compte ou en marque blanche pour des tiers (Bouygues Telecom, Virgin, « Le Parisien »…), attentifs à développer leur contenu, animer leurs pages ou promouvoir des espaces payants à partir de services gratuits. « Cette formule, qui représentait 10 % de nos ventes il y a trois ans, couvre à présent plus de deux tiers de notre chiffre d'affaires », poursuit le patron. Conséquence : l'activité a explosé, pour atteindre 31,5 millions d'euros l'an passé, avec une progression qui s'est maintenue au-dessus de 10 % malgré la crise.
« Cellcast peut maintenant couper le cordon », souffle Guillaume Briche. A partir d'Aix-en-Provence, elle s'attaque désormais aux marchés étrangers, en proposant ses loisirs numériques en Belgique et en Suisse. « Pas sûr qu'on ait pu faire aussi vite en restant à Paris », médite le patron.
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